Droits et liberté
Il me semble que c’est au cours des dernières élections fédérales que j’ai entendu pour la première fois l’expression «déficit démocratique». C’était, si je me souviens bien dans le contexte de redonner aux simples député plus de pouvoir sur les destinées de notre pays. J’avais compris que ceux-ci pourraient voter selon leurs lumières (leur conscience) sur les divers projets de loi. Il me semblait alors que cette manière de voir était un progrès sur deux autres manières de faire: la partisannerie et le plébiscite. Pour le premier, il s’agit de voter selon la ligne du parti, le but étant de rester au pouvoir ou de gagner le pouvoir (alors qu’il devrait être de gouverner pour le bien commun). Le second prétend que le député, étant élu, devrait consulter ses contribuables et essayer de représenter leur point de vue, et non le sien.
Il est évident que l’une ou l’autre optique a des avantages et désavantages. Nous sommes en démocratie (le gouvernement par le peuple), il ne faut pas l’oublier. La différence entre les régimes totalitaires et la démocratie est la liberté des citoyens de vivre selon leur conscience, en respectant celle des autres. Les définitions du bien commun et de la liberté peuvent évoluer, mais on s’accorde sur un processus démocratique pour les établir. Les régimes démocratiques sont très variés, plus ou moins divers, mais ils sont basés sur le droit, sur une manière de faire qui se construit en tenant compte des droits (=libertés?) des citoyens et citoyennes.
On parle de droits et libertés et je ne saisis pas trop la distinction. J’aime bien des principes comme: «mes droits arrêtent là où tes droits commencent»; «je ne suis pas d’accord avec toi, mais je vais me battre pour que tu ais le droit de t’exprimer et de vivre selon tes convictions»; «ni une majorité ni une minorité ne peut imposer ses vues aux autres». En tant que chrétien, j’ai tout intérêt à lutter pour la liberté de conscience, d’expression, d’association, de culte, etc. Si je veux qu’on respecte mes droits, je ferai tout en mon possible pour que les droits des autres soient respectés. En général, les religions s’entendent sur un fond commun de pratiques sociales qui permettent une vie communautaire harmonieuse. La moralité, la conscience, varient d’une confession, d’une famille, d’un individu à l’autre. La gouvernance par consensus permet de trouver (souvent à tâtons) un mode de vie qui établit un équilibre entre le bien de la société et le bien des individus.
Les actuels débats entre ceux qui croient que le mariage devrait garder sa définition traditionnelle et ceux qui prônent le mariage pour les personnes de même sexe est difficile, car c’est une question de valeurs. Il me semble que la tolérance de la différence identitaire a du chemin à faire. En même temps, il me semble que la survie, la stabilité, la prospérité de la société passe par des familles saines et assez fécondes pour que les valeurs altruistes se transmettent. La famille traditionnelle a fait ses preuves pendant des millénaires et le lien entre un couple homme-femme et entre les parents et leurs enfants apporte à la société une source de citoyens heureux et productifs. Le vingtième siècle a vu le déclin de la famille comme unité de base de la société et conjointement (par causalité?) il a vu le déclin de la société.
Tout ce qui a trait à la morale reliée à la reproduction est controversé de nos jours: la chasteté, la fidélité, l’identité sexuelle, le mariage hétérosexuel. le respect de la vie en ses débuts, etc. L’enseignement de l’Église catholique est «conservateur» en ce sens qu’il est fidèle au dépôt judéo-chrétien tout en restant ouvert à un affinement de la doctrine. Il s’agit d’enseigner la vérité, d’influencer en vivant ses valeurs, de le faire d’une façon respectueuse des personnes. C’est vraiment difficile d’être fort et doux à la fois, d’être combatif sans être agressif.
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