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--- Réflexions personnelles en marge de mon actualité, à la mémoire de Jean Paul II --- Blogue catholique francophone ---

2008-04-06

Things We lost in the Fire

J’ai trouvé ce film remarquable. Je ne m’étendrai pas sur l’intrigue (un rythme lent, un emploi efficace de flashbacks), le jeu des personnages (des acteurs criants de vérité dans des rôles exigeants), la photographie (intimiste, beaucoup de gros et très gros plans), etc. Je veux m’attacher au côté spirituel (dans le sens large du mot.

Je veux d’abord essayer de résumer sans trahir (le déroulement n’est pas très linéaire) : Bryan, bon papa et bon mari, est aussi un bon ami pour Jerry qui est poigné dans l’héroïne, ce qui apporte des tensions dans son mariage avec Audrey. Bryan est tué en voulant aider une femme agressée par son mari. Audrey envoie son frère Neal chercher Jerry pour les funérailles. Plus tard, elle décide d’offrir son garage comme résidence à Gerry, en échange de son aide. Depuis la mort de Bryan, Gerry essaye de se reprendre. Il établit une bonne relation avec les deux enfants de Audrey et le voisin Howard. Il fréquente les Narcotics Anonymous. Dans un moment de colère, Audrey le jette dehors et il rechute dans la drogue. Elle part à sa recherche et, avec l’aide de Neal, prend soin de lui. Elle le convainc d’aller dans une maison de réadaptation. Cet aperçu est loin de rendre justice à toutes les émotions fortes dont ce film ruisselle. L’atmosphère est sombre, mais c’est dosé de moments légers ou comiques, comme dans la vraie vie.

Le titre du film fait allusion au fait que lorsque leur garage était passé au feu avec toutes sortes de documents précieux, Bryan avait dit que le principal était que personne n’avait été blessé, que c’est ce qui comptait, que les personnes passent avant les choses.

À la fin du film, je me suis dit : c’est la communion des saints! Les personnages sont faibles et souffrants et pourtant, en s’ouvrant aux besoins les uns des autres, ils réussissent à se sortir un peu de leur trou. Tous les personnages, principaux et secondaires, essayent de s’entraider. Le défunt Bryan est le catalyseur. Le souvenir de sa bonté incite les survivants à faire mieux, à se relever et à aider les autres à se relever.

« Accept the Good. » Cette petite phrase (un adage de Bryan) revient quelques fois pendant le film. C’est comme l’héritage de Bryan. Audrey et Jerry ont chacun besoin de vivre cette leçon pour déposer leurs fardeaux. Souligner le positif semble souvent moins naturel que souligner le négatif. Accueillir les bonnes choses de la vie peut sembler difficile quand tout va mal, mais c’est la lumière dans les ténèbres.

Dieu comme tel est absent du film, ou bien caché dans les coulisses. Gerry a quelque chose comme un chapelet autour du cou et son amie des NA porte un genre de croix à son collier. Cette dernière demande à Jerry pourquoi il ne reste jamais pour la Prière de sérénité à la fin de leur réunion. Ce n’est pas un film « chrétien », mais la thématique chrétienne est omniprésente : amour du prochain, don de sa vie, (re)chute et rédemption, etc.

Il y a beaucoup de « bons sentiments » et de clichés dans ce film. Ce n’est cependant pas un film de bien-être, mais plutôt un film à réflexion sur le deuil, l’addiction, le rachat. Comme on retire souvent d’un film ou d’un livre ce qu’on y apporte, il est probable que Monsieur et Madame Tout-le-monde, comme moi, vont aimer cette œuvre et en être touchés. Les personnes dont les valeurs sont sclérosées trouveront sûrement des choses négatives à critiquer. Pour moi, je choisis d’accueillir le bien et d’essayer d’en profiter.

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