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--- Réflexions personnelles en marge de mon actualité, à la mémoire de Jean Paul II --- Blogue catholique francophone ---

2005-06-18

Objection de conscience

Il semble qu’avec les complexités de la vie moderne, il y a de plus en plus d’occasions où, à l’intérieur de professions nobles en général, il y a des zones d’ombres auxquels un chrétien ou une chrétienne ne saurait souscrire ou coopérer.

Par exemple, les pharmacies offrent toutes sortes de produits de soins personnels ou de santé. Est-ce que le pharmacien catholique est tenu en conscience de refuser de remplir une ordonnance pour une pilule du lendemain qui est une forme d’avortement chimique agissant dès les premiers jours de la conception? Qu’en est-il de la vente de la pilule contraceptive ou de condoms? Il n’y a pas meurtre, mais c’est un encouragement à dire non à la vie. On peut juger qu’il y a ici un conflit entre les droits des femmes et les droits des pharmaciens. Le pharmacien qui a des valeurs et des principes chrétiens devrait pouvoir refuser. Je sais qu’il existe une association de Pharmaciens pour la vie. Certains ont été congédiés parce qu’ils refusaient d’aller à l’encontre de leurs convictions. Ces “martyrs” ont toute mon admiration.

Les médecins (et les infirmiers et infirmières) comme les pharmaciens sont (devraient être) une profession tournée vers les soins, vers la santé, vers la vie. Eux aussi ont parfois à subir des pressions morales et démontrer une force de caractère peu commune pour agir en gardiens de la vie alors que certains de leurs collègues sont des marchands de mort (avortement, stérilisation, euthanasie). Certains vont même jusqu’à refuser de référer ailleurs des personnes qui demandent des services ou des produits mortifères, cela avec des conséquences négatives sur leur cheminement professionnel..

L’objection de conscience (faire passer la loi morale avant la loi civile quand il y a conflit entre les deux) s’applique aussi dans les domaines comme la recherche médicale (fécondation in vitro, clonage, travail avec des cellules souches embryoniques). De même, question qui se rattache au projet de loi C-38, un fonctionnaire devrait-il célébrer le mariage civil de couples homosexuels même si cela va à l’encontre de ses convictions personnelles?

Agir selon sa conscience demande du courage dans un monde pluraliste où les dix commandements et la loi naturelle passent en second lieu, derrière les droits de la personne et la rectitude politique. Les opposants à la liberté de conscience parlent haut et fort au nom des droits de la personne. La paix sociale dans une société qui permet à certains de pratiquer la mort exige que ceux et celles qui veulent pratiquer la vie en refusant de coopérer à des pratiques mortifères soient aussi protégés par la loi.

Si une femme a le “droit de choisir” de faire avorter son bébé, un médecin devrait lui aussi avoir le “droit de choisir” de ne pas participer à cet acte. Si un homosexuel a le droit légal de se marier, il faudrait aussi que les officiers religieux ou civils aient le droit légal de ne pas célébrer ces unions, par objection de conscience. Si la législation protège tous les droits de tous, il faut qu’elle protège aussi les droits de ceux qui ne veulent pas poser des actes qui vont à l’encontre leurs convictions morales. Il faut aussi que leur droit de porter la parole sur la place publique pour promouvoir ses valeurs de vie soit protégé. Tu as peut-être le droit légal de pratiquer l’avortement, mais moi je veux avoir le droit légal de protester et d’éduquer, de promouvoir mes valeurs de vie!

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