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--- Réflexions personnelles en marge de mon actualité, à la mémoire de Jean Paul II --- Blogue catholique francophone ---

2005-11-20

Les cinq doigts de la main

Toute forme d’activisme digne de ce nom est exigeante. C’est une discipline qui appelle un investissement de tout son être. J’y vois cinq dimensions, toutes essentielles, bien que d’importance variable selon le jour et l’heure, selon les saisons de sa vie d’engagé: la contribution financière, la prière, l’étude, l’action, l’attitude.

L’argent est le nerf de la guerre. Le grand minimum que l’on puisse faire, si on croit en une cause, c’est d’appuyer financièrement ceux et celles qui sont sur la ligne de front. Ce n’est pas tout le monde qui consacre toutes ses énergies et tout son temps à faire avancer une œuvre de bienfaisance quelconque. Ces gens-là n’ont pas le temps de gagner leur vie, encore moins celle de financer leurs œuvres. À ceux qui ont de l’argent de faire leur part pour ceux qui
œuvrent en leur nom. Parce que nous participons à leur subsistance et à leurs œuvres, nous aurons part à leurs mérites. Ainsi fonctionne la communion des saints.

La prière est un levier qui soulève le monde, car elle soulève le cœur de Dieu. Notre supplication fait avancer les choses, car elle compte parmi les armes à notre disposition dans la guerre contre le mal sous toutes ses formes. Nous avons besoin de prier pour changer notre cœur et pour changer celui des autres. Ainsi nous changerons le cours de l’histoire. Comme le mal a une origine spirituelle, la lutte contre le mal comporte une dimension spirituelle. Nous apprenons à faire confiance à Dieu plutôt qu’à nos propres forces. Qui donc a dit le premier qu’il fallait «prier comme si tout dépendait de Dieu et travailler comme si tout dépendait de nos efforts»?

L’étude, la réflexion, cerner et discerner les causes des difficultés à vaincre, planifier les stratégies pour une action efficace s’avère profitable. Mon père disait que cinq minutes assises valaient une heure debout. La planification est nécessaire à la réussite de l’action. Il faut se connaître et connaître son ennemi. Le chasseur a avantage à connaître les caractéristiques et les habitudes de sa proie. C’est cependant plus facile d’étudier que de passer à l’action. Il faut agir dès que l’on sait la réponse à deux questions: Quoi faire? Comment faire?

En effet, contribuer, prier, se renseigner, c’est excellent, mais il faut faire quelque chose. Les circonstances et les talents de chacun sont divers. Il faut réfléchir avant d’agir, mais il faut agir, faire quelque chose de concret, poser des gestes. Autant que possible, il faut travailler en équipe, de concert avec d’autres, au sein d’une association. Jésus a formé un collège d’apôtres, il a envoyé ses disciples deux par deux. Il y a une protection et une puissance à être sous l’autorité d’un chef légitime et l’appui logistique et moral de collègues est important.

La cinquième dimension est peut-être la plus importante, car elle anime et donne leur valeur aux quatre autres. C’est l’attitude. Il faut faire la bonne chose pour la bonne raison. Il faut «prier pour» et non pas «prier contre». Il faut chercher à sauver une victime, non pas écraser un ennemi. Comme on dit: «Il faut haïr le péché mais aimer le pécheur.» C’est l’amour du prochain qui est le moteur principal de tout engagement valable.

Les cinq dimensions ne sont pas étanches, tout se tient, comme les cinq doigts d’une même main. Il est rare que l’on puisse se cantonner uniquement dans un aspect de l’implication. Idéalement, un 5/5 est désirable, mais 3/5 vaut mieux qu’un pitoyable 0/5. Il y a beaucoup de champs d’action et nous ne sommes pas tous appelés au même secteur. Il serait toutefois très surprenant que quelqu’un qui mène une vie spirituelle digne de ce nom ne mette pas la main à la pâte.

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