SCRIBE

--- Réflexions personnelles en marge de mon actualité, à la mémoire de Jean Paul II --- Blogue catholique francophone ---

2008-07-29

La stupeur eucharistique


J’ai entendu l’expression «la stupeur eucharistique» pour la première fois lors du Congrès eucharistique 2008 à Québec, de la bouche du témoin Nicolas Buttet (prêtre, fondateur de la Communauté Eucharistein, de Suisse).

J’ai cherché sur Internet et il semblerait que c’est le pape Jean-Paul II qui aurait parti le bal en 2003, dans son encyclique Ecclesia de Eucharistia. Le mot latin « stupor », qui se retrouve aux paragraphes 5 et 6, est traduit par « admiration » dans la traduction française officielle du Vatican.
- Haec nos cogitatio ad affectus perducit magni gratique stuporis.
Penser à cela fait naître en nous des sentiments de grande et reconnaissante admiration.
- Semper oportet hic stupor Ecclesiam pervadat in eucharistica Celebratione congregatam.
Cette admiration doit toujours pénétrer l'Église qui se recueille dans la Célébration eucharistique.
- Illum cupimus eucharisticum "stuporem" his Litteris Encyclicis rursus excitare.
Par la présente encyclique, je voudrais raviver cette « admiration » eucharistique.

Le mot latin « stupor » et le mot français « stupeur » ont plusieurs sens, mais celui qui nous intéresse est justement celui d’admiration (=émerveillement étonnement, ébahissement, saisissement, éblouissement).Peut-être une traduction plus juste serait « stupéfaction ».

Le mérite de Nicolas Buttet est d’avoir collé au texte latin en répétant et diffusant (popularisant?) l’expression « stupeur eucharistique » qui est bien plus percutante et surprenante que « admiration eucharistique ».

Les non pratiquants manquent de stupeur, mais bien des pratiquants aussi, moi le premier. J’avoue être loin de ressentir de la stupeur devant la grandeur du mystère eucharistique. Je suis plutôt blasé, familier, accoutumé. À force de fréquenter la messe, je suis devenu un habitué. Je n’ai plus les mêmes égards, la même estime pour le Sacrement sublime. J’ai perdu l’émerveillement du nouvel époux devant sa bien-aimée, de la mère devant son nouveau-né.

J’ai la foi, j’ai du respect pour le Mystère eucharistique, que j’exprime avec sobriété. Je m’efforce d’être attentif lors de la Célébration; j’essaye de communier en disant ma foi au Christ ressuscité qui est Pain de Vie; je crois à la Présence réelle de Jésus dans l’Hostie du Tabernacle. Mais j’avoue que j’en fais si peu de cas.

Comment cultiver en moi un sentiment de stupeur devant l’Eucharistie? Comment éveiller en moi un sentiment d’émerveillement devant la présence étonnante du Christ ressuscité dans l’Eucharistie (Sacrifice, Aliment, Présence)?

Afin que nous puissions retrouver de la vigueur dans la foi et l’adoration, Nicolas Buttet invite à fréquenter l’Eucharistie en dehors de la Célébration eucharistique. Il dit que s’exposer de façon prolongée à la présence réelle de Jésus dans le Saint-Sacrement permet d’entrer progressivement dans la stupeur eucharistique.

Ce n’est plus une exposition du Saint-Sacrement, mais une exposition au Saint-Sacrement (comme on s’expose au soleil pour la peau brunie et la vitamine D). Il ne s’agit pas d’être passivement présent, mais d’être attentif, de prier, d’admirer, d’adorer (avec des paroles et au-delà des paroles.)

Je devrais nourrir mon respect, pour qu’il prenne de la force et devienne émerveillement et adoration, stupeur reconnaissante. Ce serait exigeant pour moi (contre nature), mais prendre une heure par semaine devant le Saint-Sacrement serait sans doute un moyen efficace de m’éveiller et devenir un émerveillé. Seigneur, je suis voulant que tu me donnes l’énergie de me résoudre à prendre les moyens de passer à l’action et de persévérer.


1 commentaires:

  • À 4:38 a.m. , Blogger Nicolas Buttet a dit...

    Merci pour votre analyse si pertinente sur le mot stupor! Je retiens! Que le Seigneur vous bénisse et vous garde. Avec mon amitié et ma prière. Nicolas Buttet

     

Publier un commentaire

S'abonner à Publier des commentaires [Atom]

<< Accueil