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--- Réflexions personnelles en marge de mon actualité, à la mémoire de Jean Paul II --- Blogue catholique francophone ---

2006-04-14

I.N.R.I.

Sur les crucifix on peut remarquer, au-dessus de la tête de Jésus, un écriteau avec l’inscription I.N.R.I. Les plus anciens se souviendront peut-être avoir appris au catéchisme que c’était les initiales de «Iesus Nazarenus Rex Iudeorum». (Il y a un temps où en latin le J se prononçait et s’écrivait comme un I…)

Ce devait être un écriteau de bonne taille puisque, selon la Bible, il était libellé en trois langues: Pilate avait rédigé un écriteau qu'il fit placer sur la croix: il portait cette inscription: «Jésus le Nazôréen, le roi des Juifs.» Cet écriteau, bien des Juifs le lurent, car l'endroit où Jésus avait été crucifié était proche de la ville et le texte était écrit en hébreu, en latin et en grec. Les grands prêtres des Juifs dirent à Pilate: «N'écris pas "le roi des Juifs", mais bien "cet individu a prétendu qu'il était le roi des Juifs".» Pilate répondit: «Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit.» (Jn 19:19-20) Matthieu et Marc indiquent que c’était là le motif de sa condamnation. C’est la raison que les chefs des Juifs ont trouvé pour faire condamner et exécuter Jésus par le pouvoir romain: «Nous avons trouvé cet homme mettant le trouble dans notre nation: il empêche de payer le tribut à César et se dit Messie, roi». (Lc 23:2).

Les quatre Évangiles se servent 18 fois de l’expression «Roi des Juifs». Les quatre Évangiles s’en servent pour parler de l’inscription de l’écriteau. Pilate s’en sert souvent pour parler à Jésus («Es-tu le Roi des Juifs?» est dans les quatre Évangiles) ou de lui, pour essayer d’obtenir sa libération (trois fois). Les soldats se servent de l’expression «Salut, roi des Juifs!» lors de la scène d’outrages du couronnement d’épines, dans trois des Évangiles.

L’expression «Roi d’Israël» est celle par laquelle les chefs juifs se moquent du Crucifié: «Il en a sauvé d'autres, il ne peut pas se sauver lui-même! Le Messie, le roi d'Israël, qu'il descende maintenant de la croix, pour que nous voyions et que nous croyions!» (Mc 15:31-32)

Jésus a reconnu sa Royauté en réponse à la question de Pilate. C’est indiqué dans les quatre Évangiles, mais, dans saint Jean, il ôte toute ambiguïté sur une royauté politique: «Ma royauté n'est pas de ce monde. Si ma royauté était de ce monde, les miens auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais ma royauté, maintenant, n'est pas d'ici.» Pilate lui dit alors: «Tu es donc roi?»; Jésus lui répondit: «C'est toi qui dis que je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix.» (Jn 18:36-37)

Ce passage est un de ceux qui servent lors de la fête du Christ Roi, à la fin de l’année liturgique, alors que l’on met l’accent sur la fin des temps. La scène du jugement de la fin des temps en Matthieu 25 (celle où Jésus s’identifie aux personnes souffrantes) est une de nombreuses paraboles mettant en scène un roi qui souvent représente Jésus. Le dimanche des Rameaux rappelle l’entrée triomphale, je dirais royale, de Jésus à Jérusalem: «Béni soit Celui qui vient, le roi, au nom du Seigneur!» (Lc 19:38). En Jean 6, il y a la scène où Jésus s’esquive parce qu’on voudrait le faire roi à la suite d’une multiplication des pains.

Le thème de la Royauté à venir fait donc partie de l’Évangile. Avec le bon larron, prions:
«Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras comme roi.» (Lc 23:42)

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