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--- Réflexions personnelles en marge de mon actualité, à la mémoire de Jean Paul II --- Blogue catholique francophone ---

2006-10-02

Memento mori

L'effondrement du viaduc de la Concorde, à Laval, nous rappelle rudement que nous sommes des êtres fragiles. Nos familles sont fragiles. Nos milieux de vie aussi. Les humains ont beau aménager et gérer de mieux en mieux certains secteurs de la planète, même les poches de civilisation les plus avancées sont sujettes à de mauvaises surprises de la part de la nature, à des défaillances technologiques, à des accidents dus à la faiblesse humaine, à de violence de la part d'êtres humains tordus. Je n'ai pas mentionné les accidents bêtes et les maladies de toutes sortes. Nous sommes fragiles. Il n'y a qu'à regarder la une de son journal du matin ou jeter un coup d'œil aux nouvelles télévisées en soirée.

Il y a des précautions à prendre, mais on sait bien que rien ne garantit notre sécurité au cours de la journée. Nos demeures sont des havres où nous nous entourons de confort, où nous contrôlons tout pour assurer notre protection. Mais que d'accidents peuvent y survenir! Sur la rue et dans les endroits publics, c'est encore pire. Prendre sa voiture, c'est risquer sa vie. Prendre l'avion, le train, le métro aussi.

Malgré tous les dangers qui nous guettent, malgré la possibilité que nous allons nous retrouver à l'hôpital ou à la morgue avant le coucher du soleil, nous continuons de fonctionner normalement, de planifier nos activités, à moyen et à long terme. Nous ne tenons pas du tout à vivre notre vie comme si elle allait nous laisser tomber d'un moment à l'autre.

Les anciens nous invitaient à nous mettre au lit prêts à entrer dans l'éternité. Nous devrions quitter nos demeures dans le même état d'esprit, car tout est possible. Si je devais mourir cette nuit, qu'est-ce que je ferais de différent au cours de ma journée? Qu'est-ce qui est si important pour moi que je doive absolument y consacrer du temps dès aujourd'hui? S'il me restait un mois à vivre, un an, si j'avais l'assurance que ma vie se terminera dans dix ans, qu'est-ce que je changerais à ma vie actuelle?

Les personnes très âgées ou en maladie terminale sont dans cette situation. Si la sagesse leur est donnée, ils en sont à une étape de révision de vie. Leur objectif est de partir en paix avec leurs proches, sans traîneries dans les placards de leurs souvenirs. C'est le moment de réfléchir. Un sage a dit qu'une vie sur laquelle on n'a pas réfléchi est une vie qu'on n'a pas pleinement vécue.

À chaque jour, il faudrait regarder par en arrière pour dire ses mercis et demander ses pardons et par en avant en vue de s'engager afin de bâtir un avenir meilleur pour nos proches et pour la planète. Il y a tellement de possibilités d'action, tant de choix à faire. S'il y a des choses à éviter, il y a surtout des discernements à opérer entre des voies également bonnes.

Peut-être s'agit-il de réfléchir sa vie afin de la vivre plus pleinement? Le «Memento mori» (le souvenir de notre fragilité) est une invitation à prendre aujourd'hui les décisions appropriées afin de bien profiter de la vie qui reste à vivre, que le temps soit court ou long. Le souvenir quotidien d'une vie éternelle qui nous attend après la mort est sûrement une incitation à vivre la vie présente avec amour et fidélité.

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