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--- Réflexions personnelles en marge de mon actualité, à la mémoire de Jean Paul II --- Blogue catholique francophone ---

2005-12-11

L'Ange de l'Avent

Quand l’Église invite à vivre l’Avent comme préparation à Noël, elle attache à ce terme le sens ancien de la venue officielle d’un grand personnage («adventus» en latin). La Venue du Messie se fait à trois moment. Sa Première Venue est sa naissance et son passage sur la terre comme Sauveur. La Dernière Venue, qu’on appelle aussi la Seconde, est son Retour à la fin des temps comme Juge. Entre ces deux Venues pivots, il y a des millions de s Venues secondaires alors que Jésus est accueilli dans la vie de tous ceux et celles qui le reconnaissent comme leur Seigneur.

L’ange Gabriel, qu’on appelle ordinairement l’archange Gabriel (même si ce titre ne lui est pas donné dans la Bible!) est, avec Michel et Raphaël, l’un des trois messagers de Dieu nommés par leur nom dans les Écritures. Il est actif dans les visions de Daniel comme celui qui vient expliquer le mouvement de l’histoire présenté symboliquement dans des visions nocturnes.

Gabriel est surtout présent aux moments qui précèdent la Première Venue du Christ, ce qui lui donne un premier droit au titre d’Ange de l’Avent. En effet, c’est surtout son rôle comme annonciateur qui fait de lui l’Ange de l’Avent. Il annonce d’abord à Zacharie la naissance de son fils Jean (le Précurseur et Baptiseur du Christ). C’est lui qui se présente à la jeune fille Marie pour lui annoncer qu’elle enfanterait par l’opération du Saint Esprit et que son enfant serait Fils de Dieu et Roi à jamais. Son rôle comme annonciateur de la Première Venue du Messie est donc primordial et incontestable.

On représente parfois l’archange Gabriel avec une trompette et on l’associe avec le septième ange, l’annonciateur de la Seconde Venue du Christ dont parle l’Apocalypse. Ce livre ne mentionne pas Gabriel par son nom, mais je trouve que c’est avec de bonnes raisons qu’on a jugé bon de lui assigner le beau rôle d’artiste invité lors du Jugement dernier.

Voyons comment on peut justifier cette supposition. Quand Gabriel s’est présenté à Zacharie, il a dit «Je suis Gabriel qui me tiens devant Dieu.» En Apocalypse 7:8, on lit: «Je vis les sept Anges qui se tiennent devant Dieu; on leur remit sept trompettes.» Plus loin, il ajoute: «Mais aux jours où l’on entendra le septième Ange, quand il sonnera de la trompette, alors sera consommé le mystère de Dieu, selon la bonne nouvelle qu’il en a donnée à ses serviteurs les prophètes». (Ap 10:7)

Saint Paul lui aussi, en deux passages, associe la trompette et Résurrection finale: «En un instant, en un clin d’oeil, au son de la trompette finale, car elle sonnera, la trompette, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons transformés.» (1 Co 15:52) et «Lui-même, le Seigneur, au signal donné par la voix de l’archange et la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts qui sont dans le Christ ressusciteront en premier lieu.» (1 Th 4:16)

Il n’est pas difficile de faire un lien entre tous ces versets et d’en tirer une conclusion plausible que celui qui avait annoncé la Première Venue annoncera la Seconde Venue. C’est donc une deuxième raison pour considérer Gabriel comme l’Ange de l’Avent.

Pourquoi cet intérêt soudain pour Gabriel? Je suis en train de lire le roman «Le rapport Gabriel», par Jean d’Ormesson et, dernièrement, ma femme et moi sommes allés déjeuner chez Gabriel Pizza, dont le logo est un ange à trompette!