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--- Réflexions personnelles en marge de mon actualité, à la mémoire de Jean Paul II --- Blogue catholique francophone ---

2007-12-05

Déclaration des droits de l'homme

Le 10 décembre 2007 marquera le 60e anniversaire de la «Déclaration universelle des droits de l'homme» par les nations membres de l'ONU. Ce document témoigne du désir d'obtenir un consensus mettant en lumière certaines valeurs fondamentales jugées désirables pour tous les individus de la terre.


Je suis souvent passé devant le Monument canadien pour les droits de la personne, sur la rue Elgin à Ottawa. Au-dessus du portail figurent les premiers mots (et plus importants!) de la Déclaration: «Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.» Il y a une plaque dédiée à la mémoire de John Peters Humphrey, juriste canadien qui a rédigé la première ébauche de la Déclaration, alors qu’il occupait le poste de premier directeur de la Division des droits de l’homme aux Nations Unies.

L'actualité révèle chaque jour que le flambeau des droits de l'homme illumine très peu certains coins de la planète. J'ai relu le préambule et les 30 articles de ce document influent pour vérifier si, dans notre pays du Canada, cette charte est respectée dans sa lettre et dans son esprit.

L'article 16 me semble clairement favorable à la définition traditionnelle du mariage et de la famille si malmenée au Canada.
«1. À partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution.
2. Le mariage ne peut être conclu qu'avec le libre et plein consentement des futurs époux.
3. La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'État.»

L'article 18 affirme la liberté de religion dans l'espace privé et public, en ne laissant aucun doute que la tendance québécoise d'éliminer les symboles religieux de l'espace public est une dévolution. «Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites.»

L'article 25 apppuie les mesures sociales ayant pour but de permettre à tous les membres de la société de vivre dans la dignité. Chez nous, le filet social est assez large et solide, mais il n'y a pas encore de politique nationale de l'habitation qui garantirait un logis convenable pour tous.
«1. Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.
2. La maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciales. Tous les enfants, qu'ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la même protection sociale.»

L'article 26 affirme le droit à l'éducation et le droit des parents de contrôler le genre d'éducation donnée à leurs enfants. Le débat continue sur certains contenus éducatifs imposés par des Ministères d'éducation qui vont à l'encontre des convictions que plusieurs parents veulent inculquer à leurs enfants.
«1. Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire. L'enseignement technique et professionnel doit être généralisé; l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite.
2. L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.
3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants.»

La Déclaration est vénérée au Canada, mais pas toujours mise en application dans son intégrité. Notre Charte nationale est une mise à jour qui laisse de côté certains aspects en en ajoute d'autres, permettant parfois d'abuser de notre régime de droit (l'activisme judiciaire court-circuite le processus parlementaire dans l'établissement de certaines lois) pour faire subir à tous les effets sociaux néfastes de réglementations qui favorisent une minorité aux dépens de ce qu'une majorité des citoyens considère comme le bien public (par exemple les «droits» des homosexuels au mariage, les «droits» des femmes à l'avortement). Un juste équilibre entre le bien des individus et le bien commun est un objectif difficile à atteindre, malgré les idéaux élevés exprimées par la Déclaration universelle des droits de l'homme.