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--- Réflexions personnelles en marge de mon actualité, à la mémoire de Jean Paul II --- Blogue catholique francophone ---

2007-12-26

Crèche et Croix

Joyeux Noël! Le souhait est de mise toute la semaine qui suit Noël, car la Fête de Noël, comme celle de Pâques, dure toute une semaine (huit jours, une octave). C'est la fête «joyeuse» par excellence, pleine de lumière et de musique.

La naissance de l'Enfant-Dieu est un signe de contradiction. Elle fait ressortir le meilleur chez certains et le pire chez d'autres. Certains veulent gâcher la joie de la majorité en détournant la Fête chrétienne pour la transformer en une célébration du solstice d'hiver, avec un accent sur la consommation.

Malgré cela, Noël est un moment fort pour les familles. Les rassemblements dans les églises et dans les familles chrétiennes se font autour de la crèche et des cadeaux. Les cadeaux échangés avec amour sont des étincelles comparés au soleil splendide du Cadeau ultime: «Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, pour que toute personne qui croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle.»

L'Église nous rappelle que c'est la Pâque qui est la plus grande fête liturgique de l'année, mais pour monsieur et madame Tout-le-Monde, la magie de la Nuit de Noël l'emporte sur celle de la Nuit pascale. De toute façon, les deux célébrations font partie du même mystère grandiose: l'invasion (l'infiltration, tellement c'est non coercitif) de la planète Terre (de tout l'univers créé) par son Créateur qui «cherche de l'attention». Dieu ne veut pas qu'on ait peur de lui et il se présente sous la forme d'un bébé. Il veut nous séduire en se faisant le Tout-Petit, le Tout-Mignon, le Tout-Bas.

Saint Paul dit très justement dans l'épître aux Galates: «Mais, quand est venu l'accomplissement du temps, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme et assujetti à la loi, pour payer la libération de ceux qui sont assujettis à la loi, pour qu'il nous soit donné d'être fils adoptifs. Fils, vous l'êtes bien: Dieu a envoyé dans nos coeurs l'Esprit de son Fils, qui crie: Abba – Père!» (4, 4-6) Tout est là: l'incarnation, la rédemption, l'adoption. Parce que le Fils devient l'un de nous, grâce à lui, par lui, avec lui, en lui, nous devenons fils et filles adoptifs de Dieu.

J'ai déjà vu une carte de Noël qui représentait la Sainte Vierge tenant ses deux bébés jumeaux. Aux yeux de Dieu-Père, comme chez les bons parents de la terre, il n'y a pas de différence entre ses enfants adoptifs et son Enfant génétique. C'est aujourd'hui le 26, la fête de saint Étienne, qui a dit: «Je contemple les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu.» Avec le Christ, nous sommes debout à la droite du Père.

Les anges sont immatériels et leur musique est d'un autre ordre que la nôtre, mais je rends grâce à Dieu pour leur adoration du Fils et pour tous les cantiques de Noël traditionnels et nouveaux qui distillent dans nos coeurs la joie de la Naissance du Sauveur. Dans notre famille, nous écoutons cette année avec un grand plaisir Claire Pelletier qui chante «le Premier Noël» sur un nouveau DC d'une grande beauté, surtout la première chanson, qui dit: «Noël pour l'amour de Marie / Nous chanterons joyeusement / Qui apporta le fruit de vie / Ce fut pour notre sauvement.»

Bethléem veut dire «Maison du pain». Notre curé Jacques aime nous rappeler que si Jésus est déposé dans une mangeoire, c'est pour se donner en nourriture. Le bébé Jésus est beau à croquer.

Pour terminer, je veux offir un koan chrétien à mastiquer jusqu'à ce que la lumière jaillisse: «Le bois de la Crèche et le bois de la Croix viennent du même Arbre.»