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--- Réflexions personnelles en marge de mon actualité, à la mémoire de Jean Paul II --- Blogue catholique francophone ---

2005-04-03

Deux morts publiques

Le décès, dans la même semaine, de Terri Schiavo et de Jean Paul II est l'occasion de réfléchir sur le sens de la vie et de la mort.

Il y a deux possibilités: «Dieu existe» ou «Dieu n'existe pas». Il est difficile, sinon impossible de vraiment prouver l'un ou l'autre. Dans les deux cas, il s'agit d'un saut de foi. Pascal a proposé le pari d'agir comme si Dieu existait. Si oui, on sort gagnant. Si non, on n'a rien perdu, car le genre de vie proposé par les croyants est naturellement propice au bonheur.

Jean Paul II a tout misé sur Jésus Christ, et pour lui la mort était une porte lumineuse vers l'au-delà. Nous savons qu'il a souffert physiquement et qu'il a voulu vivre sa mort avec dignité. Nous ne savons pas si une nuit de l'esprit a pu l'envelopper. De toute façon, il a maintenant fait le passage et il sait à quoi s'en tenir. Il est intéressant (peut-être faut-il reconnaître là un signe) qu'il soit décédé le dimanche (anticipé) de la «Miséricorde divine» que lui-même avait voulu instituer.

Un autre point à souligner est que l'an dernier il avait présenté comme doctrine officielle que les mourants avaient droit à l'eau et à la nourriture et aux médicaments qui soulageaient la douleur. Il a voulu ces mesures pour lui-même. Il a refusé l'acharnement thérapeutique qui aurait pu prolonger sa vie quelque peu. Il a voulu mourir chez lui, entouré de ses proches. Il a aussi voulu que sa mort serve d'exemple, d'enseignement pour ceux qui ont à gérer les fins de vie.

Le cirque médiatique et juridique entourant la mort de Terri Schiavo laisse un goût amer. Le fait demeure qu'on l'a fait mourir de faim. Comme Jean Paul II, je trouve que continuer de la nourrir était la chose à faire. Un être humain est un être humain. Ce n'est pas parce qu'on est diminué qu'on doit ête éliminé. La bonne mort, la belle mort (eu-thanasie) est celle où la valeur suprême de la dignité de la vie humaine est préservée. Il faut soutenir et réconforter et aimer ceux et celles qui vivent leurs derniers moments de façon à ce que le passage se fasse en douceur, à l'heure de Dieu non à l'heure des humains.