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--- Réflexions personnelles en marge de mon actualité, à la mémoire de Jean Paul II --- Blogue catholique francophone ---

2006-01-29

Le suicide assisté

Madame Marielle Houle, vous faites bien pitié malgré votre grand sourire de soulagement! Dans quelle genre de société vivons-nous, où certains s’imaginent que la manière d’éliminer la souffrance est d’éliminer les souffrants! Au lieu de soigner, soulager, soutenir les grands malades, on les encourage à s’ôter la vie, on les aide à s’ôter la vie, on décide à leur place de leur ôter la vie! Si quelqu’un est déprimé ou en détresse, il faut le faire soigner, pas le faire trépasser.

Tuer par compassion! C’est traiter une personne humaine comme une bête blessée qu’on achève. Ne serait-il pas plus humain et plus compatissant d’aider à vivre plutôt que d’aider à mourir? Comme je suis fier de pouvoir m’identifier à la tradition judéo-chrétienne dans une Église catholique qui tient fermement à la valeur sacrée de toute vie humaine de la conception à la mort naturelle! En soi, la vie d’une personne nécessiteuse, malade ou vulnérable est aussi précieuse que la vie d’une personne riche et puissante. La vie des autres est aussi précieuse que la mienne.

L’antique tabou du «Tu ne tueras pas» a été bien malmené par des gens comme les nazi, les eugénistes, les terroristes. Par monsieur et madame tout le monde aussi, comme les statistiques sur les avortements le démontrent. On peut comprendre que des soldats ou des particuliers soient obligés de tuer pour défendre leur vie ou celle d’êtres chers. Mais comment concevoir, accepter, prôner qu’il est du devoir des biens portants d’éliminer des êtres sans défense sous prétexte qu’ils souffrent, que leur qualité de vie est diminuée? Comment comprendre que même des médecins (des êtres voués à la défense de la vie) prêtent leur concours à la mise à mort d’êtres sans défense?

Certains prêchent le droit au suicide. La prochaine vague sera la militance en faveur du devoir du suicide! Les personnes en fin de vie seront encouragées à écourter leur vie! Une société qui a tué ses enfants avant leur naissance se verra dans une situation économique difficile parce que la génération montante ne sera pas assez nombreuse pour faire vivre les vieillissants. On voudra soulager le fardeau financier en éliminant les personnes qui contribuent à ce fardeau. Pourquoi garder en vie ceux et celles qui sont à charge, tous les inaptes (handicapés, grands malades, etc.) qui ne peuvent pas gagner leur place au soleil ou payer pour les services reçus?

Le devoir de la société en général et des plus forts (en santé physique, économique, etc.) en particulier est d’aider les plus faibles, de mettre en place des structures qui favorisent pour tous la meilleure vie possible, jusqu’à une mort naturelle la plus douce possible.

On m’objectera avec raison que je parle en théorie, que j’énonce des beaux principes en ne tenant pas compte que la réalité toute crue est parfois très cruelle. Justement, il ne faut pas baser ses convictions personnelles ou les lois d’un pays sur les pires cas possibles. On ne peut établir la vérité et la justice en se basant sur un cas particulier chargé d’émotions. Il faut conserver précieusement les valeurs humaines telles que les grandes religions nous les ont transmises en héritage.

Il faut aussi travailler à protéger toutes les vies et à les rendre vivables et agréables. Je termine en rendant hommage à ceux et celles qui oeuvrent pour rendre endurables et signifiants les derniers moments des personnes en fin de vie.